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Olivier Marchal joue le racisme ordinaire

Il y a des mots qui font mal. Mal à entendre. Mal à prononcer. La pièce écrite par l’Algérien Aziz Chouaki en est truffée.

Nénesse, personnage truculent jouée par Olivier Marchal, est un ancien rockeur, alcoolique, fainéant, raciste, homophobe, qui « dégueule toute sa haine » ; en même temps, il est paradoxalement attachant.

Il dénonce tout ce qui le met en colère : la société qui le prive de travail, l’argent qu’il n’a pas, les étrangers qui piquent le boulot des Français, sa femme qu’il exploite et qu’il aime à sa façon.

Le spectacle a été voulu par le metteur en scène Jean-Louis Martinelli, pour qui le théâtre doit permettre de donner la parole à ceux qui en sont privés.

Cette farce, façon Falstaff moderne, entend faire rire avec une parole réactionnaire qui monte en puissance en Europe. Et le public rit en effet, tout en étant glacé par le texte, et surtout il apprécie les acteurs qui assurent chaque soir une vraie performance sur scène.

À voir au théâtre Déjazet, à Paris, jusqu’au 3 mars.

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