L’écriture est un voyage. Djian ne désavouera pas Kerouac. Lire un roman, et déjà les horizons s’ouvrent. Aimer un personnage, et le monde se découvre dans son humanité. Philippe Djian n’a pas toujours été aimé pour son style, certains détestent encore, d’autres adorent pour toujours. Son écriture, à elle seule, est déjà une aventure qu’il faut savoir accepter pour en retirer ensuite tout le suc. Son dernier opus « Chéri-Chéri » (Gallimard, 2014), nous entraîne sur les traces de Denis, écrivain le jour, qui devient Denise, transformiste la nuit.
Son goût d’ailleurs, il l’a peut-être façonné à écouter Presley, Dylan ou les Doors, à lire la littérature américaine, à moins que cela remonte aux expéditions colombiennes de ses jeunes années. En tous cas, au Louvre, Philippe Djian a choisi des œuvres qui racontent le voyage dans l’art et la littérature. Pour évoquer le goût de l’ailleurs (salle 20), on trouve par exemple un très beau Panorama de Constantinople (Prévost 1818), le voyage comme transhumance des âmes (salle 21) est symbolisé notamment par la Divine Comedie (Dante), enfin pour le voyage intérieur (salle 23) on retiendra l’oeuvre contemporaine consacrée à la Cartographie littéraire de Guy Debord. (Collectif anonyme défendu par Vicent Sator). Trois salles pour un moment d’évasion inédit.
Citant Blaise Cendrars (Feuille de route, 1924), Djian suggère : « Quand tu aimes il faut partir » ; et ajoute lui-même : « Voyager était devenu un sport comme un autre et nous le pratiquions de mieux en mieux. »
Voyages, Philippe Djian, au Louvre jusqu’au 26 février.
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