En recevant le prix Goncourt, le premier roman d’Alexis Jenni n’est pas passé inaperçu. Mais son auteur, lui, a travaillé en anonyme dans la foule. En effet, pour écrire « L’art français de la guerre » (chez Gallimard), ce professeur des sciences de la vie a hanté plusieurs cafés de Lyon !
Ecouter l’entretien ici (seconde partie) :
Seul chez lui, Alexis Jenni ne parvient par à aligner trois mots. Pour écrire, il lui faut de l’animation, du brouhaha, et c’est pour cela qu’il s’attable toujours dans un bistrot : « Il y a trois ou quatre café dans Lyon qui sont des endroits où je me sens bien« .
Pour suivre le fil de son histoire, il ne s’encombre pas de documents et fonctionne comme une éponge, en lisant beaucoup avant, en notant quelques idées essentielles, et en laissant ressortir sur son clavier ce qui aura mijoté dans sa tête. « C’est comme pour la cuisine, je lis les livres, je les referme, et après je fais ce que je veux. C’est un peu approximatif dans les proportions, mais ce n’est pas grave, je fais cela à l’instinct. »
Avant de retravailler longuement son texte, de malaxer la langue, Alexis Jenni a un besoin physique du stylo pour son premier jet à la main. Seulement après, « une fois que j’ai plein de feuilles écrites dans tous les sens, complètement illisibles, raturées avec des petits morceaux rajoutés avec des flèches », il remet tout sur son ordinateur.