À partir du 9 mai, la Biennale de la marionnette investit l’Ile de France. Une quinzaine de scènes – dont le Mouffetard, la Maison des Métallos, ou la Nef à Pantin -, une trentaine de spectacles par des compagnies venues de toute l’Europe et du Québec, et des thématiques fortes en actualités. Car la marionnette n’est plus cet amusement pour enfants émerveillés, elle est devenu un art qui raconte le monde, dans sa fureur et sa brutalité, mais aussi dans sa poésie et ses espoirs.
L’exil bien entendu et la question des milliers de réfugiés climatiques ou économiques, ceux fuyant la guerre. Dans J’y pense et puis, A, Unknown Land, Quelle tête ? ou Une Poignée de gens, les artistes nous parlent de ces hommes et de ces femmes qui sans chercher l’eldorado, tentent simplement de trouver une terre où poser leurs valises.
Tandis que la compagnie suisse des Hélices puise dans la pièce de Ionesco, Rhinocéros et sa dénonciation de la montée du totalitarisme, des éléments pour mieux comprendre l’actualité, la compagnie belge Point Zero dénonce de front le commerce des armes en Belgique avec Gunfactory.
La place que l’on occupe est aussi parfois celle que l’on usurpe comme dans la nouvelle création de Jean-Louis Heckel Max Gericke ou pareille au même ; celle à laquelle on s’accroche, coûte que coûte pour ne pas perdre son rang comme le fait le truculent couple formé par Agnès Limbos et Thierry Hellin dans Axe ; celle qu’on nous impose dans Le Retour à la maison de Yannick Pasgrimaud. Avec à2pas2laPorte, le collectif Label Brut nous montre que trouver sa place est aussi un apprentissage que l’on fait en grandissant.
Isabelle Bertola, directrice du Mouffetard, théâtre des arts de la marionnette, est L’Invité Culture.
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