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Au loin, l’emplacement du phare

Alexandrie. Un nom qui prête à l’évasion, au rêve du lointain, aux plaisirs du voyage. Comme Valparaiso ou Zanzibar. La ville, fondée par Alexandre le Grand au quatrième siècle, entre Méditerranée et delta du Nil , fut, à l’apogée de la Grèce antique, le « comptoir du monde », la plus grande cité de son époque, et le centre culturel incontestable de la culture.

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Les langues du monde entier sur le mur de la Bibliotheca Alexandrina

Le phare, septième merveille du monde antique, qui a guidé les marins durant dix-sept siècle, était doublé d’une lumière intellectuelle intense, dont la bibliothèque de Ptolémée (qui aurait compté jusqu’à 700 000 ouvrages à l’époque de César) fut l’emblème incontestable.

Aujourd’hui, Alexandrie a perdu son aura antique, et même son éclat du vingtième siècle, lorsqu’elle demeurait encore une métropole cosmopolite, rayonnante, et multiculturelle.

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Gaël Faye et les jeunes Égyptiens

Pourtant, son âme demeure. On ne peut fouler le sol de la cité sans éprouver cette sensation étrange de se plonger dans l’histoire. Et puis les rues animées, le soleil du Moyen Orient, la sublime (nouvelle) bibliothèque, la mythique jetée toujours très fréquentée, la jeunesse alexandrine que l’on voit rire dans les cafés, tout cela prouve que la ville est plus que jamais vivante.

 

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La soirée d’ouverture du festival

C’est là que le Centre Méditerranéen de Littérature, en partenariat avec l’Institut Français d’Égypte, la Bibliotheca Alexandrina et l’Université Senghor, organise chaque année les rencontres « Écrire la Méditerranée » réunissant des auteurs des rives nord et sud, des intellectuels, des artistes. En cette fin d’année, je me suis donc retrouvé aux côtés de l’Égyptien Khaled El Kamissi, du Turc Nedim Gürsel, de la Franco-syrienne Hala Kodmani, du Franco-tunisien Mehdi Ben Cheickh, du Franco-Rwandais Gaël Faye, du Franco-Algérien Mohammed Aïssaoui, ou de Teresa Cremisi, née à Alexandrie, passée par l’Italie quelques décennies, avant de poser ses valises en France.

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En compagnie de réfugiés syriens, et d’André Bonet, président du CML

Il a beaucoup été question de migrations, comme l’a rappelé l’hebdomadaire Al-Ahram, et des rencontres émouvantes ont permis d’échanger avec des Syriens, des Égyptiens, des francophones venus de toute l’Afrique, ainsi qu’avec le public nombreux  aux différents colloques. cyg7moow8aa0aglLe tout agrémenté de la visite nostalgique dans la maison natale du poète grec Constantin Cavafy, d’un détour édifiant au cimetière juif de la ville, de promenade dans les quartiers arabes du centre-ville, d’une découverte incroyable de la plus grande salle de lecture publique au monde (dans la bibliothèque), et de discussions impromptues avec des jeunes Égyptiens.

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La plus grande salle de lecture du monde

Nous avons retenu de ces dialogues que la crise actuelle des migrants marque la souffrance de ceux qui sont arrachés à leur terre. Face à de telles situations, violentes et imposées, il faut faire marque de la plus grande humanité possible. Ne pas oublier d’autres exodes terribles qui ont parfois touché nos propres peuples, comme durant la seconde guerre mondiale.

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À l’université Senghor

Il est aussi apparu que la migration appartient à l’histoire d’homo sapiens, né en Afrique et qui a conquis la planète au fil des siècles en se déplaçant vers l’Asie, puis l’Europe, puis l’Amérique. Chacun d’entre nous, en puisant un peu dans ses racines, trouvera un parent venu d’ailleurs, un nom à consonance lointaine (moi le premier). Au reste, au-delà de ses racines, l’homme dispose surtout de deux pieds. C’est bien pour se déplacer.

 

Merci au CML pour cette initiative, et à l’Institut Français pour son accueil. La semaine aura été riche en valeurs et en émotions.

 

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