J’avais croisé une fois la route de Charlotte Salomon, à la page 215 de mon roman sur Berlin, où les héros Hélène et David découvrent un document décisif pour dénouer leur enquête. Ils fouillaient alors les archives de l’école qui, à Kreuzberg, porte le nom de la peintre juive morte en camp de concentration alors qu’elle était enceinte. Merci à David Foenkinos d’avoir redonné vie à cette jeune femme dans son magnifique roman « Charlotte« , prix Renaudot amplement mérité.
Charlotte Salomon, premier prix des Beaux-Arts de Berlin alors même que l’école était interdite aux Juifs, fut exclue progressivement de toutes les sphères de la société par les nazis. Puisant son oeuvre créatrice dans sa 
passion amoureuse pour Alfred Wolfsohn, elle s’exila en France, échappa plusieurs fois par miracle aux griffes de l’inhumain, avant d’être rattrapée à quelques semaines de la Libération.
« Faut-il aller au bout du supportable ?
Pour enfin considérer l’art comme seule possibilité de vie. »
Gouache tirée de « Vie? Ou Théâtre? »
Par son écriture haletante, comme la vie de Charlotte, David Foenkinos nous entraine dans le tourbillon tragique qui a emporté la jeune femme, et nous permet de comprendre comment et pourquoi son oeuvre est devenue universelle et si puissante. Mais Charlotte aurait-elle pu échapper à son destin, tant la mort a toujours rôdé autour d’elle et de sa famille ?
À lire avec bonheur, au delà du malheur qui a frappé la jeune femme: « Charlotte » (paru chez Gallimard).
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