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« Arabian Blues » (éd. MLD) : voilà un très beau recueil, à la fois empli de mélancolie et d’espoir. Dans une écriture puissante et incisive, le poète algérien Amin Khan touche à l’essentiel. Il y a la lumière de la Méditerranée dans ces textes, mais aussi une musique universelle de la douleur et des héritages culturels que l’auteur a croisés. Comme l’écrit René Despestre dans la préface, « en un temps où l’interdépendance des imaginaires de la planète n’arrête pas de s’accroître, sa maison philologique de poète n’est ni la nation arabe, ni les anciens empires coloniaux, sinon le sentiment de mondialité qui pousse son errance d’éternel poursuivant de la poussière du sel« .

J’entends venir
les pas de ma mémoire
germes d’orage
et puis charge de bisons
et je suis seul
endormi au cœur
d’une vague géométrie
celle d’une prairie
et puis celle d’une prison
et je ne peux rien
j’entends de loin brûler
les bouts de bois de ma raison

Le jury autour de Nana Mouskouri

Amin  Khan s’est vu attribuer le tout premier Prix Méditerranée de la Poésie Nikos Gatsos (dont je suis membre du jury), crée par Nana Mouskouri et le Cercle Méditerranéen de Littérature. Une mention spéciale du jury a été décernée à Moncef Ouhaibi pour « Que toute chose se taise » (éd. Bruno Doucey).


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