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Cinéma Rex à Brive © Le Grand Cricri

Il est des lieux qui tiennent toujours une place particulière dans une vie. Le cinéma Rex, à Brive, est, pour moi, de ceux-là. Premiers frissons d’adolescent devant un grand écran, aller au cinéma seul, découvrir le monde par l’image. Le bâtiment, avec sa façade typique des années 30 (classée aux monuments historiques en 2005), ne manque pas de charme non plus. Il y a de nombreuses annéee, le lieu est devenu emblématique du cinéma Art et Essai dans le Sud-Ouest, avec une programmation exigeante, des festivals, et un lien fort auprès des jeunes du lycée voisin (ou existe une filière « Art Visuels »).

Initiateur de ce virage qualitatif, pris en parallèle (et en contrepoint) de l’arrivée d’un méga complexe dans la ville, un homme a porté le projet plusieurs décennies durant. Programmateur et directeur de la salle, Bernard Duroux arrivait au terme de son mandat, et pouvait envisager une passation de pouvoir en douceur, sur le même chemin, avec un autre passionné du 7° art. Or un bras de fer s’est engagé avec la mairie de Brive, qui a retiré sa délégation de service public à l’Association des Amis du Rex, pour reprendre directement une gestion municipale de la salle.

Festival du moyen métrage en 2012 © Le Grand Cricri

Les Brivistes, partisans d’une culture diversifiée et d’excellence, sont inquiets de cette situation. Certains écrivent pour défendre « le droit de penser » et le maintien d’une « oasis d’intelligence », d’autres téléphonent pour dénoncer une reprise en main brutale, beaucoup sont descendus dans la rue, à plusieurs reprises, par crainte d’une fermeture à terme de « leur » Rex.

En ces temps de contraintes budgétaires, la municipalité entend éviter trop de rallonges de subvention, le maire Frédéric Soulier affirme que le « Centre National du Cinéma vient de confirmer à la ville sa confiance » et assure que le nouveau programmateur maintiendra les différents labels Art et Essai.

Rex

Seul l’avenir révèlera qui dit vrai. Une seule certitude aujourd’hui, et c’est un regret, que le travail de fond de Bernard Duroux connaisse un épilogue aussi douloureux. En tant que Briviste, je forme en tous cas le vœu que le Rex continue dans la même voie d’exigence et de qualité qu’auparavant.

Écouter mon reportage sur France Info :

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